Eleveurs et propriétaires d’animaux

RECOMMANDATIONS DE L’ONMVB

POUR LA GESTION D’UN CAS DE MORSURE, GRIFFURE OU LÉCHAGE PAR UN ANIMAL

 

La morsure d’un animal est potentiellement très dangereuse et expose la personne mordue à des risques sanitaires importants dont le risque de contracter la rage. Heureusement, une prise en charge rapide et convenable permet de lutter contre ce risque. Les principaux comportements

 

1 – La mise en observation de l’animal mordeur et la responsabilité du propriétaire

Lorsqu’un animal mord, griffe ou lèche une personne ou un autre animal vacciné ou non contre la rage :

  • Placer l’animal à la diligence et aux frais de son propriétaire ou de son détenteur sous surveillance d’un vétérinaire
  • Référer immédiatement la victime au centre de santé le plus proche pour une prise en charge adéquate
  • Le vétérinaire a le devoir de s’informer de l’évolution de la situation ;
  • Le vétérinaire doit procéder à un interrogatoire habituel sur l’identité de l’animal, l’adresse du propriétaire. De façon spécifique, il doit recueillir des données sur le statut vaccinal de l’animal et les circonstances de la morsure
  • Pendant la durée de cette surveillance, le propriétaire ou le détenteur de l’animal ne peut s’en dessaisir ni l’abattre sans l’autorisation du Responsable en charge des Services Vétérinaires ;
  • Si le propriétaire ou le détenteur est inconnu ou défaillant à la mise en demeure qui lui est faite de placer son animal sous surveillance d’un vétérinaire sanitaire, l’autorité communale fait procéder d’office à cette surveillance dans la fourrière où elle fait conduire l’animal.

 

2 – Évaluation des risques après exposition en fonction du statut de l’animal et conduite à tenir.

Circonstances de la morsure Prise en charge de l’animal mordeur Prise en charge de la personne mordue
Animal non disponible :

Circonstances suspectes ou non

Non disponible Référer le cas au centre de santé.

Exécuter l’intégralité du protocole de prise en charge antirabique.

Animal mort

Circonstances suspectes ou non

Faire acheminer la tête au centre de référence (LADISERO) pour analyse Enfouir la carcasse sous contrôle vétérinaire entre deux couches de chaux vive à un mètre au moins de profondeur. Référer le cas au centre de santé.

Déclencher l’intégralité du protocole de prise en charge antirabique. Le traitement sera interrompu si les analyses sont négatives ou proposer à la victime de continuer une vaccination de préexposition

Animal vivant

Circonstances non suspectes

Mettre l’animal sous surveillance d’un docteur vétérinaire Référer le cas au centre de santé.

Faire juste le traitement de la plaie et un du sérum antitétanique

Par précaution et surtout si la morsure est proche de la tête, faire les premières doses de vaccination antirabique obligatoire et poursuite de la vaccination en fonction du résultat de la surveillance vétérinaire de l’animal. Si animal vivant au bout des deux semaines d’observation, le traitement peut être interrompu.

Animal vivant

Circonstances suspectes

Mettre sous surveillance vétérinaire

Faire vacciner l’animal à l’issue de la mise en observation

Référer le cas au centre de santé.

Le traitement antirabique sera interrompu si la surveillance vétérinaire infirme les doutes initiaux ou poursuivis dans le cas contraire

 

NB :

Circonstance suspecte : il est probable que l’animal en présence transmette la rage.

Circonstance non suspecte : tous les éléments réunis excluent la probabilité de survenue de la rage.

 

3 – La délivrance des certificats de visite

L’animal mordeur, lécheur ou griffeur est placé sous la surveillance d’un vétérinaire pendant une période de :

  • Quinze (15) jours, s’il s’agit d’un animal domestique ;
  • Trente (30) jours, s’il s’agit d’un animal sauvage apprivoisé ou tenu en captivité.

Pendant la durée de cette surveillance, l’animal doit être présenté trois fois par son propriétaire ou son détenteur au même vétérinaire. Pendant la durée de cette surveillance, toute injection de vaccin antirabique à l’animal est interdite.

La première visite : est effectuée avant l’expiration d’un délai de vingt-quatre (24) heures suivant le moment où l’animal a mordu, griffé ou léché.

La deuxième visite : se fait sept (7) jours après la première visite.

En l’absence de symptôme entraînant une suspicion de rage, le vétérinaire consulté établit à l’issue de chacune de ces deux premières visites un certificat provisoire attestant que l’animal ne présente, au moment de la visite, aucun signe suspect de rage.

A l’issue de la troisième visite, soit : i) le quinzième jour s’il s’agit d’un animal domestique ; ii) le trentième jour s’il s’agit d’un animal sauvage apprivoisé ou tenu en captivité, le vétérinaire rédige un certificat définitif attestant que l’animal mis en observation n’a présenté à aucun moment de celle-ci de symptôme pouvant évoquer la rage.

 

4 – Dispositions en cas de transfert de l’animal mordeur avant la fin de la période d’observation

Dans le cas où le propriétaire ou le détenteur de l’animal placé sous surveillance d’un vétérinaire se trouverait dans l’obligation de se déplacer avant la fin de la période de surveillance, le Responsable en charge des Services Vétérinaires peut l’autoriser à faire poursuivre les visites réglementaires de son animal par un second vétérinaire au lieu de sa nouvelle résidence. Ce déplacement serait possible si, sont informés : la personne mordue ou griffée, le Responsable en charge des Services Vétérinaires du département d’accueil, le premier vétérinaire consulté et l’autorité investie des pouvoirs de police qui a été informée des faits qui ont entraîné la mise sous surveillance vétérinaire de l’animal.

 

5 – Les cas de retard de présentation de l’animal mordeur

 La non-présentation de l’animal dans les délais prescrits ci-dessus doit être signalée immédiatement à l’autorité investie des pouvoirs de police et au Responsable en charge des Services Vétérinaires du département par le vétérinaire sous la surveillance duquel cet animal est placé.

 

6 – Gestion des certificats de visite

Les certificats conformes aux modèles définis sont établis en cinq exemplaires à l’issue de chacune des visites de l’animal. Ils sont détachés d’un carnet de certificats numérotés en quintuplicata dont les dimensions et la présentation sont fixées par l’Ordre National des Médecins Vétérinaires du Bénin (ONMVB).

  • Trois exemplaires sont remis au propriétaire ou au détenteur de l’animal, pour que celui-ci garde un et donne un à (i) la personne mordue, léchée ou griffée (à remettre au médecin traitant) ou le propriétaire des animaux mordus ou griffés et un à (ii) l’autorité investie des pouvoirs de police judiciaire qui a été informée des faits qui ont entraîné la mise sous surveillance vétérinaire de l’animal.
  • A l’issue de chacune des visites, le quatrième exemplaire est adressé par le vétérinaire consulté au Responsable en charge des Services Vétérinaires du département dans lequel la personne ou l’animal domestique ou sauvage apprivoisé ou tenu en captivité a été mordu, léché ou griffé.
  • Le cinquième exemplaire est conservé par le vétérinaire consulté pendant une période de cinq (05) ans.

 

7 – Condition d’interruption de la mise en observation

Pendant la période de mise en observation de l’animal mordeur, lécheur ou griffeur, l’apparition d’un signe quelconque de maladie ou la mort de l’animal, quelle qu’en soit la cause doit entraîner sans délai la présentation de cet animal ou de son cadavre par son propriétaire ou son détenteur au vétérinaire chargé de la mise en observation. En cas de disparition de l’animal, la notification doit être immédiatement faite au vétérinaire chargé de la mise en observation. Dans ces cas le vétérinaire interrompt la mise en observation et déclenche le protocole de prise en charge antirabique.